Bâtiment patrimonial

Photo archive de l'édifice de l'hôtel OuiGo
Source : Centre interuniversitaire d’études québécoises, coll. René-Hardy, TR_J_Gauthier_050 et Diapo_GRM_245.

VALEUR
PATRIMONIALE

La valeur patrimoniale de l’édifice Balcer repose notamment sur son intérêt historique, indissociable de son implantation au centre-ville de Trois-Rivières. Ce tronçon de la rue Notre-Dame est caractérisé depuis très longtemps par une concentration commerciale.

Les activités financières s’y déroulent naturellement, depuis la fondation de la ville au XVIIe siècle, à proximité du fleuve où sont transportées les marchandises. À partir du milieu du XIXe siècle, l’industrie du bois connaît un essor rapide et le quartier des affaires s’anime. Plusieurs magasins en tout genre s’installent alors sur les rues Notre-Dame et des Forges. En juin 1908, un grand incendie ravage le centre-ville et ses bâtiments.

Le quartier subit une reconstruction presque totale dans les mois suivants. L’édifice Balcer est érigé peu après l’événement, soit entre 1908 et 1910. Ce magasin spécialisé dans la vente de fourrures, le Balcer Fur Store, fondé par Eugène Balcer, est établi à Trois-Rivières depuis 1854. Dès 1915, des lignes de tramway sont installées sur la rue Notre-Dame et l’achalandage du quartier s’accroît encore davantage. La Banque de Montréal acquiert l’édifice Balcer en 1925 et le rénove en 1931. Plusieurs occupants se succèdent, mais le bâtiment conserve sa vocation mixte initiale au fil des années. Il accueille aujourd’hui un hôtel et demeure un témoin de la vie animée du centre-ville.

CARACTÈRE NOBLE ET RAFFINÉ

La valeur patrimoniale de l’édifice Balcer repose aussi sur son intérêt architectural. Le bâtiment possède un caractère noble que lui confèrent ses ornements raffinés puisés dans le vocabulaire classique de l’architecture. Il s’inscrit dans la mouvance des styles historiques, qui connaissent un regain d’intérêt dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Les références à des styles connus ayant marqué le paysage bâti européen, comme les édifices de la Renaissance italienne par exemple, sont alors populaires. Ces styles sont privilégiés par les marchands, les industriels et les succursales bancaires, car leurs ornements sophistiqués contribuent à donner au bâtiment l’image de prestige recherchée.

Photo archive de l'édifice de l'hôtel OuiGo
Source : Centre interuniversitaire d’études québécoises, coll. René-Hardy, TR_J_Gauthier_050 et Diapo_GRM_245.
Photo archive de l'édifice de l'hôtel OuiGo
Source : Centre interuniversitaire d’études québécoises, coll. René-Hardy, TR_J_Gauthier_050 et Diapo_GRM_245.

STYLE NÉO-RENAISSANCE

L’édifice Balcer, conçu par les architectes Daoust et Lafond qui sont très actifs après le grand feu, s’apparente au style néo-Renaissance par sa combinaison de la brique et de la pierre, par ses fenêtres cintrées et tripartites, par ses pilastres, ses frontons et sa large corniche.

Tous ces détails participent à l’allure quasi théâtrale des façades et font écho aux bâtiments érigés à proximité sur la rue Notre-Dame. En effet, les édifices voisins sont pour la plupart conçus dans le même esprit, voire par le même architecte, ce qui crée un ensemble bâti harmonieux. Par ailleurs, l’édifice Balcer a conservé ses composantes essentielles et présente un bon état d’authenticité.